Los Angeles envoyé spécial
James Carville, un conseiller de Clinton, un Cajun très drôle et très méchant, avait un jour expliqué que «Washington, c'est Hollywood pour les gens moches». Ce soir, les démocrates de Washington débarquent à Los Angeles où, en 1960, leurs aînés avaient désigné John Fitzgerald Kennedy. Ils choisiront, cette semaine, un candidat moins glamour, Al Gore. Le vice-président, mal aimé, aura besoin de toutes les ficelles et de tout le brillant de Hollywood pour s'affirmer en candidat crédible face à George W. Bush, son rival républicain, sorti triomphant de sa convention à Philadelphie.
Dernière chance. Selon le dernier sondage du Washington Post, Gore est à la traîne derrière George W. de près de 10 points, et cette convention apparaît comme la dernière chance pour le vice-président de rentrer dans la course.
Ce week-end, Al Gore n'a guère été aidé par le couple Clinton qui s'est lourdement imposé à Los Angeles, multipliant apparitions et discours, afin de recueillir des millions de dollars auprès de ses amis du monde du cinéma. Les deux Clinton sont partout, alors que ces quatre jours de convention devaient être la fête du fidèle vice-président. Ce soir, la convention est réservée à Bill et Hillary, qui auront chacun droit à un discours en prime time, un événement durement négocié avec Al Gore. Mais Clinton, comme s'il ne pouvait renoncer à la présidence, restera plus longtemps à Los Angeles que Gore, qui n'arrivera que mercredi. Tout le week-end, il a con