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Libération

Chine: le ripou du Guangxi au pilori

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Pour la première fois, le régime condamne à mort un haut dirigeant.
publié le 14 août 2000 à 3h24

Pékin intérim

Cheng Kejie, ancien vice-président du Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire, a été condamné à mort, le 31 juillet, pour avoir détourné une somme équivalant à 35 millions de francs durant son mandat de gouverneur de la région autonome du Guangxi, entre 1992 et 1998. Il a fait appel jeudi dernier. Promptes à montrer leur zèle à châtier les corrompus, les autorités chinoises n'ont pas attendu la décision d'appel pour organiser une exposition des biens détournés par Cheng Kejie. Le dignitaire de la minorité ethnique zhuang avait construit un véritable fief dans la province à la frontière sino-vietnamienne. Son appétit pour le luxe lui vaut d'être le plus haut officiel condamné à mort depuis la fondation du régime, en 1949. Sa maîtresse a été condamnée à la prison à perpétuité.

Maîtresse croulant sous les bijoux, compte en banque à Hong-kong, arrogance, dépravation, le cadre corrompu est devenu une figure récurrente dans la presse chinoise. La cupidité du gouverneur était un secret de polichinelle dans la province au sud du pays. Les habitants de cette région pauvre moquaient et redoutaient les poses de seigneur de Cheng Kejie, 67 ans, qui aimait se faire accueillir par une haie de camions militaires à sa sortie de l'aéroport. Sa réputation l'aurait même empêché, selon la rumeur, d'obtenir une promotion, le poste de vice-président de l'Assemblée étant en fait une voie de garage sans véritable pouvoir.

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