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Libération

Le funèbre show des proches de l'ETA

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A Bilbao, 4000 séparatistes enterrent les «martyrs du peuple basque».
publié le 14 août 2000 à 3h24

Bilbao envoyé spécial

C'est un rituel bien étudié. Apparaissent tout d'abord de vieux militants arborant des ikurriñas ­ les drapeaux basques, vert-blanc-rouge ­, puis des mères de prisonniers et leurs banderoles, enfin une grappe de jeunes radicaux. Se frayant un passage dans la foule, une poignée d'entre eux va déposer des gerbes de fleurs au bas de quatre portraits géants de «martyrs du peuple basque». Ces quatre membres de l'ETA ont été tués lundi dernier à Bilbao suite à une explosion accidentelle, alors qu'ils s'apprêtaient, selon la police, à commettre un attentat. Les photos géantes exposées représentent Patxi Rementeria, 39 ans, chef supposé du «commando Biscaye» et trois activistes dont Urko Gerrikagoitia et Zigor Aranbarri, de Durango, tous deux âgés de 22 ans.

Pour assister à cette cérémonie funèbre, ils sont environ 4 000, au lendemain d'une autre concentration tenue à Pampelune, en Navarre, où 40 000 personnes, bravant une pluie diluvienne, ont assisté aux funérailles de l'adjudant-chef Francisco Casanova, tué mercredi par un etarra de deux balles dans la nuque.

En ce samedi après-midi maussade, ce meeting de Euskal Herritarok (EH), branche politique de l'ETA, tenu sur «El Arenal», la grand-place près du vieux Bilbao, est bien le seul événement digne d'égayer une ville désertée par les départs en vacances.

La hache et le serpent. Durant le préambule à l'hommage funèbre, le décor revêt une apparence des plus pacifiques. Avant les discours des leaders, on peut entend