Los Angeles de notre correspondante
Susan Goldberg, 26 ans, a des allures de pasionaria dans le local de «Direct Action Network» où les manifestants tant redoutés par la police de Los Angeles, les délégués démocrates et les commerçants coréens du quartier, préparent sagement des marionnettes contre la globalisation, les multinationales, le racisme, le sexisme, les prisons, ou pour la justice, les homosexuels, les forêts, les tortues... On retrouve les mêmes thèmes qu'à Seattle, au cours de la réunion du World Trade Organization.
Harcèlement. Les futurs manifestants ont déjà gagné deux batailles avant de mettre un pied dans la rue. Les juges de Los Angeles leur ont d'abord reconnu le droit de s'exprimer à portée de voix de la convention démocrate. Et ils viennent de marquer un autre point contre le LAPD (Los Angeles Police Department) : après une plainte pour harcèlement illégal, un juge fédéral vient de décider que la police ne pourrait plus surveiller et arrêter les militants autour du local de Direct Action. «Nos protestations sont non-violentes, nous exerçons seulement notre droit à nous exprimer au nom du 1er amendement», réaffirme Susan Goldberg.
Dans la famille Goldberg on milite dès le berceau. A ses côtés son père, Art Goldberg, 58 ans, célèbre activiste des années 60, qui avait démarré le «Free Speech Movement» à Berkeley, est ravi : «C'est un nouveau commencement, une nouvelle génération qui milite contre l'injustice.» Devenu avocat, il a ouvert un cabinet au coeur du