Le dictateur nord-coréen Kim Jong-il est désormais plus connu en Corée du Sud qu'en Corée du Nord. Le «conducator» coréen, qui ne s'est pratiquement jamais exprimé de vive voix à la télévision ou à la radio de son pays, est en effet allé jusqu'à se livrer à des confidences ce week-end, à l'occasion d'un banquet où il avait exceptionnellement invité 46 directeurs de médias sud-coréens. Des propos tus par la propagande du Nord, mais rapportés hier en détail par la presse sud-coréenne, qui voyait il y a quelques semaines encore en Kim Jong-il un mystérieux et dangereux terroriste.
Fan de vin. Mais l'heure est au rapprochement entre les deux anciens frères ennemis de la guerre froide qui, en inaugurant hier «une semaine de réconciliation» ont rouvert sur la zone démilitarisée qui les sépare depuis 1945 les bureaux de liaison qu'ils avaient fermés en 1996. Le «commandant suprême Kim Jong-il» qui a succédé à son père Kim Il-sung, mort en 1994, à la tête de l'Etat stalinien, s'est montré chaleureux et sans détour. Celui que la propagande du Nord appelle très sérieusement «le soleil du XXIe siècle» a commencé par gronder les médias sud-coréens pour avoir publié des photos où on le voit avaler cul sec un verre de vin lors du sommet historique en juin dernier avec le président sud-coréen Kim Dae-jung. «Mon médecin m'a dit que je ne devais pas boire trop, j'ai donc arrêté et maintenant je bois du vin. Le meilleur vin est sans conteste le vin français», a-t-il commenté avant de faire le