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Libération

Manifestants et policiers s'affrontent à Los Angeles

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Les policiers sont sur le pied de guerre depuis le début de la convention démocrate.
publié le 16 août 2000 à 3h27

Los Angeles envoyée spéciale

Le centre-ville de Los Angeles ­ d'habitude occupé par des employés de bureau en cravate, pollué et paralysé par la circulation automobile ­ avait pris des allures féeriques en ce premier jour de la convention démocrate: quelques milliers de manifestants se promenaient dans des rues enfin piétonnes entre les gratte-ciel déserts, dénonçant les méfaits des multinationales. Et en particulier d'Occidental Petroleum, une société pétrolière qui va forer sur une réserve indienne en Colombie et dont Al Gore possède des actions (pour 500 000 dollars, soit 3,5 millions de francs). D'où la pancarte: «Al Gore = Corporate Eichmann».

Mais les forces du LAPD (Los Angeles Police Department) étaient sur le pied de guerre: à cheval, à moto, à vélo, à pied, en hélicoptère... Armés de longues matraques, menottes en plastique à la ceinture, cartouches de gaz au poivre autour de la taille, les policiers harnachés sous un soleil torride étaient particulièrement nerveux.

A la tombée de la nuit, devant l'entrée du Staples Center où se déroule la convention, le concert gratuit du groupe rock local Rage Against the Machine, qui dénonce la répression policière, n'a pas calmé les esprits. A la fin du concert, des jeunes gens escaladent la grille de fer qui a transformé le Staples Center en centre pénitentiaire, pour planter un drapeau noir. Quelques bouteilles (en plastique) volent en direction des policiers, et aussi des pierres.

Le capitaine du LAPD donne alors quinze minutes