Ce soir, à minuit, expire le délai pour le dépôt des candidatures à la présidentielle du 17 septembre, qui doit permettre à la Côte-d'Ivoire de revenir à l'ordre constitutionnel. Or, entré en lice, l'actuel chef de l'Etat, le général Robert Gueï, n'a pas été investi, comme il l'aurait souhaité, par le Parti démocratique de Côte-d'Ivoire (PDCI). Déchiré par la candidature à la candidature du chef de la junte, «tombeur» du régime que le PDCI avait incarné pendant quarante-trois ans, l'ex-parti unique a repoussé à samedi la convention chargée de désigner son cheval de bataille. Lequel, parmi une douzaine de rivaux, aura donc officiellement fait acte de candidature à titre individuel ce qui n'est pas prévu par le code électoral. Cependant, il ne sera pas le seul: le Front populaire ivoirien (FPI) n'ayant pas non plus convoqué ses militants, le socialiste Laurent Gbagbo sera investi, lui aussi, a posteriori. Quant au général Gueï, il compte désormais se présenter en candidat libre de toute affiliation partisane, «au-dessus de la mêlée».
Ce n'est pas le moindre paradoxe: parmi les candidats de poids, le seul à avoir respecté les échéances est l'ancien premier ministre Alassane Ouattara, celui que tous les autres cherchent à écarter d'office. Lundi, lors du congrès d'investiture de son parti, Ouattara a demandé au général Gueï de démissionner: «Aucun candidat ne peut être juge et partie à la fois, s'est-il écrié. Qu'il vienne devant le peuple sans chars ni grenades.» Or, d'ici le