Menu
Libération

Al Gore new-look tendance gauche

Article réservé aux abonnés
Sortant de l'ombre de Clinton, le vice-président a enflammé la convention démocrate.
publié le 19 août 2000 à 3h31

Los Angeles envoyés spéciaux

Al Gore est enfin «lui-même». Après quatre jours d'une convention désordonnée, après vingt-quatre ans de politique, après huit ans dans l'ombre de Clinton, Gore est sorti, jeudi soir, de son armure. A sa manière. Sérieuse et sans paillettes. «Je ne suis peut-être pas le plus excitant des politiciens», a concédé Gore, qui souffre de la comparaison avec Bill Clinton et George W. Bush, son rival républicain, toujours en avance dans les sondages. Pour son discours d'investiture, première apparition nationale du candidat depuis le début de la campagne, la tâche de Gore était particulièrement difficile. En deux cents ans, seulement trois vice-présidents ont réussi à échapper au destin de ces doublures qui n'arrivent jamais à devenir des stars.

Al Gore, que les Américains connaissent peu et n'aiment guère pour ce qu'ils en connaissent, a cherché à se présenter aux électeurs comme un gars ordinaire. En guise de présentation de son époux fidèle de trente ans, sa femme, Tipper, avait ouvert l'album de famille, tendre et cucul comme tous les albums de famille, montrant Al, étudiant chevelu, soldat au Viêt-nam, journaliste courbé sur son Underwood au Tennessean, jeune élu au Congrès et même déguisé en Frankenstein pour Halloween. Lui-même, dans son discours de cinquante-trois minutes, s'est montré bon père et bon grand-père, politicien de conviction et défenseur des petits contre les grands. Evitant le débit didactique d'instituteur devant des élèves pas très