Los Angeles envoyés spéciaux
«La fuite avait été préparée. C'est une honte de voir la justice américaine utilisée à des fins politiques.» La Maison Blanche a réagi vendredi avec colère après que des «sources judiciaires» ont confié à l'agence AP qu'un juge avait décidé de relancer l'affaire Lewinsky à quelques heures du discours d'Al Gore à la convention démocrate de Los Angeles. Le juge de Washington a nommé un nouveau «grand jury» qui pourrait décider de poursuivre Bill Clinton à l'issue de son mandat.
Selon les informations obtenues par AP, le juge Robert W. Ray, qui avait succédé à Kenneth Starr en 1999, en tant que procureur spécial chargé de plusieurs enquêtes sur Bill Clinton, aurait pris sa décision le 11 juillet, et de nouveaux témoins pourraient être convoqués à l'automne. La procédure pourrait aboutir à une inculpation criminelle de Clinton, après son départ de la Maison Blanche, le 21 janvier prochain.
Plus de deux ans après le scandale, le nom de la jeune stagiaire de la Maison Blanche occupe de nouveau la une de la presse américaine à côté du grand discours de Gore qui veut succéder à son patron (lire ci-contre). Le récit de la relation sexuelle entre Lewinsky et Clinton dans le bureau ovale avait entraîné une procédure d'«impeachment» (destitution) contre le Président. Finalement, après des audiences télévisées au Congrès de plusieurs semaines, Clinton avait été acquitté par le Sénat, mettant fin à la procédure politique mais non juridique.
Aujourd'hui, le spectre