Mourmansk envoyée spéciale
«Ca, c'est Aliocha. La première chose que nos marins voient quand ils rentrent au port», explique en souriant, Maxime Lesinov, 28 ans, journaliste local, mais, «marin avant tout, marin dans l'âme», comme tout le monde à Mourmansk. «Aliocha», diminutif de Alexeï, c'est le prénom donné à cette gigantesque statue représentant un soldat de la «Grande guerre patriotique», c'est à dire la Seconde Guerre mondiale. D'une hauteur de plus de 20 mètres, elle domine non seulement la ville, mais aussi le bras de mer qui forme le fjord de la mer de Barents. Des femmes, accompagnées de leurs enfants, ou de leurs maris, parfois un homme seul, viennent déposer de simples bouquets aux pieds de celui qui, pour tous, est le symbole de la ville. «C'est parce que nous voulons encore y croire», souffle Maxime. Natalia, 36 ans, est vendeuse dans un kiosque à journaux. «Mon plus jeune frère est sous-marinier. Dieu soit loué, il ne se trouve pas sur le Koursk.» Alors, elle est venue avec son fils Dimitri, 3 ans, poser une rose devant Aliocha. «Les fleurs de l'espoir», murmure-t-elle, avant de s'éloigner.
«Réflexe de marin». En contrebas, c'est le port commercial et les gigantesques combinats du «complexe militaro-industriel» lié à l'industrie de la pêche. Au niveau de la mer, des montagnes de détritus de métal, à peine séparés de la route par des grilles rouillées. On y distingue des formes masculines courbées vers le sol. «Ils cherchent des pièces faciles à revendre», note M