Renversé par l'armée à Noël, chassé en exil mais confirmé, en mars, à la tête de son parti, l'ex-président Henri Konan Bédié ne sera pas le candidat du Parti démocratique de Côte-d'Ivoire (PDCI) pour la présidentielle du 17 septembre prochain. Réuni samedi en convention, l'ancien parti unique, aux affaires pendant trente-neuf ans, de l'indépendance jusqu'au putsch du 24 décembre, n'a pas investi le président déchu. Lequel, depuis Paris, n'avait eu de cesse de rappeler sa «légitimité intacte», affirmant être «attendu par tous en Côte-d'Ivoire», plus que jamais «en phase avec la population». Le 5 août, il s'était même fait «pré-investir» par les sections du PDCI à l'étranger. Cependant, ce week-end, seul un quart des quelque 3000 délégués rassemblés à Yamoussoukro, au coeur de la Côte-d'Ivoire, a voté pour lui. Ce désaveu est d'autant plus cinglant que 20 % des bulletins le vote blanc étaient barrés du nom de son «tombeur», le général Robert Gueï, qui avait également brigué l'investiture du PDCI avant d'en décider autrement et de se présenter en candidat libre «au-dessus de la mêlée».
Parmi huit candidats à la candidature, l'ancien ministre de l'Intérieur de Bédié, Emile Constant Bombet, a été choisi par le parti avec une confortable avance, 36 % des voix. Colonel à la retraite âgé de 59 ans, originaire de l'ouest du pays comme le général Gueï, Bombet est par excellence un candidat de compromis, censé amarrer le bateau ivre qu'est devenu le parti historique de Côte-d'Ivoire