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Libération

Le Fujian verrouille ses frontières

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Contrôles renforcés dans la région de Chine, fief de passeurs de clandestins.
publié le 21 août 2000 à 3h33

Fujian envoyée spéciale

Deux mois après le décès de 58 clandestins dans un camion à Douvres, les autorités de la province chinoise du Fujian, dont étaient originaires la plupart des victimes, ont lancé une campagne contre l'immigration clandestine. A Changle, commune réputée pour ses passeurs, les officiels contrôlent depuis juillet les agences de voyages et les départements municipaux chargés de l'exportation légale de main-d'oeuvre. Des procès publics de «têtes de serpent» (passeurs affiliés à la mafia) sont prévus avant la fin de l'année. Ceux-ci risquent de deux ans de prison à la perpétuité pour les cas les plus graves. Les candidats à l'émigration illégale pris sur le fait sont, depuis septembre dernier, menacés de peine allant jusqu'à un an de prison pour les récidivistes.

Discours ambigu. Depuis quelques années, la lutte contre les sorties illégales du pays est devenue une tâche politique de premier plan pour les autorités locales. En particulier dans les communes connues pour pratiquer le toudu (passage clandestin) à grande échelle, dont Changle fait partie. Les résultats des campagnes menées interviennent dans la promotion ou la mise au placard des cadres du Parti, au même titre que les performances du planning familial. Mais les officiels locaux refusent encore de préciser publiquement si des habitants de Changle faisaient partie des 58 victimes de la tragédie de Douvres. «Nous avons entendu parler de Douvres mais n'avons pas encore les résultats de l'enquête», coup