Ses professions de foi patriotiques n'auront guère attendri les policiers de Sa Très Gracieuse Majesté. Attendu à sa descente du ferry venant de France, hier, le «renégat» David Shayler a été cueilli sans ménagement, le pied à peine posé sur les quais de Douvres. L'ancien agent du MI-5, les services de contre-espionnage, devra répondre devant la justice britannique de «violations de secrets d'Etat» pour avoir divulgué, dans la presse, les détails croquignolets de quelques opérations clandestines auxquelles il aurait été mêlé. Indiscrétions souvent sordides, parfois rocambolesques, peu goûtées par ses supérieurs.
«Alcooliques». Les révélations de David Shayler brossent un portrait au vitriol du renseignement outre-Manche, loin de l'image du superhéros invincible véhiculée par les James Bond. «Une bande de bureaucrates alcooliques et incompétents, qui préféraient passer leur temps à accumuler les dossiers politiques sur des personnalités en vue plutôt que de lutter contre les terroristes de l'IRA», l'Armée républicaine irlandaise, affirme ce jeune déçu de 34 ans. Les hommes de l'ombre auraient ainsi accumulé les fiches sur des subversifs aussi dangereux que le groupe de rock UB 40, l'ancien secrétaire d'Etat travailliste à l'Irlande du Nord Peter Mandelson ou l'actuel Home Secretary Jack Straw, ministre de l'Intérieur et, à ce titre, désormais responsable d'une partie des services.
«Je ne suis pas un traître, clame David Shayler, un traître vend ses collègues, ses informations à