Djakarta envoyé spécial

Déçus par l'attitude de l'élite politique de Djakarta à leur égard, les leaders indépendantistes d'Irian Jaya haussent le ton. Hier, Theys Eluay, le chef du Présidium du peuple de Papouasie occidentale (qui doit bientôt devenir le nom officiel de l'Irian Jaya) a menacé de lancer une guerre tous azimuts pour l'indépendance si les politiciens indonésiens ne prennent pas en compte leurs demandes. «L'Assemblée législative a poussé le gouvernement à engager un processus qui va aboutir à l'extermination du peuple papou. Nous sommes prêts à mener la guerre contre le militarisme indonésien, jusqu'à la dernière goutte de notre sang», affirme Theys Eluay dans un message lu par un autre leader indépendantiste devant 1500 militants séparatistes à Timika, en Irian Jaya. Les indépendantistes papous n'ont guère les moyens de mener un tel combat. Les quelques centaines de guérilleros du Mouvement pour une Papouasie libre (OPM) peuvent tout juste harceler les 10000 soldats indonésiens en poste dans cette province de 3,5 millions d'habitants à l'extrême Est de l'archipel indonésien.

Cette poussée de colère de l'habituellement placide Eluay est une réponse au président Abdurrahman Wahid qui vient de réaffirmer devant l'Assemblée consultative populaire indonésienne qu'il ne tolérerait pas de séparatisme en Irian Jaya. Wahid, qui a permis le changement de nom de la province en Papouasie occidentale et le lever du drapeau national papou «Morning Star», a été acculé par les d