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Libération
Interview

«Pas facile de juger Pinochet»

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Le juge chilien Juan Guzman doit interroger l'ancien dictateur le 9 octobre.
publié le 22 août 2000 à 3h34

Santiago de notre correspondant

Chargé d'instruire les 165 plaintes déposées à ce jour au Chili contre Pinochet, le juge Juan Guzman jouera un rôle décisif dans les prochaines semaines pour l'avenir judiciaire de l'ancien dictateur. Car il va devoir décider de prononcer ou non son inculpation après l'avoir soumis à un interrogatoire. Hier, le juge Guzman a annoncé que cet interrogatoire était fixé au 9 octobre. Se posera ensuite la question des examens médicaux, qui ont pour objet d'évaluer les facultés mentales de Pinochet. La famille de l'ex-dictateur voudrait le voir se défendre devant les tribunaux «en soldat», tandis que le juge Guzman estime que ces examens sont obligatoires.

De nouvelles plaintes sont déposées chaque semaine contre Pinochet. Votre travail d'investigation ne risque-t-il pas de devenir interminable?

J'enquête sur environ une vingtaine d'épisodes judiciaires, et chaque nouvelle plainte vient grossir l'un de ces épisodes. Jusqu'à présent, j'ai entendu environ 2 000 témoins, et près de 200 personnes ont été interrogées en qualité d'accusés. L'instruction de certains épisodes judiciaires assez simples sera bouclée, je l'espère, d'ici à environ huit mois. Dans d'autres cas, comme par exemple celui de la «caravane de la mort» (l'affaire pour laquelle l'immunité parlementaire de Pinochet a été levée, ndlr), l'instruction sera plus longue car beaucoup plus de personnes sont impliquées.

Maintenant que l'immunité parlementaire de Pinochet est levée, par où allez-vous