Moscou de notre correspondante

L'accident qui a envoyé par le fond le Koursk, un des fleurons de la marine russe, demeure mystérieux et il est fort probable que les causes du drame demeureront un secret enfoui dans les dossiers de la Flotte. Certains journaux assurent que le submersible aurait pu être victime d'une erreur de tir d'un missile russe. Le recoupement des sources russes, norvégiennes, britanniques et américaines permet toutefois une ébauche de reconstitution de la tragédie. Le 12 août, l'engin participait à des manoeuvres navales dans la mer de Barents, engageant 30 navires, parmi lesquels le porte-avions Amiral Kouznetsov et le croiseur à propulsion nucléaire Pierre le Grand.

Perte de contact. Ce samedi-là, à 11 h 40, la Flotte perd le contact avec le sous-marin. Apparemment, ce dernier n'a envoyé aucun signal de détresse. A des centaines de kilomètres de là, en Norvège, des sismographes enregistrent deux explosions à deux minutes d'intervalle, la première d'une magnitude de 1,5 et la seconde de 3,5. La force de cette seconde explosion correspondrait à celle d'une à deux tonnes de dynamite sous l'eau. Le sinistre est également enregistré par les services de renseignement américains. Aucune contamination nucléaire n'est signalée et officiellement, le sous-marin, qui peut transporter 24 missiles nucléaires SS-N-19, n'était chargé que de torpilles.

Explosions. Ce n'est que lundi que la Flotte a annoncé l'accident, parlant dans un premier de temps de dysfonctionnement,