Tout de noir vêtu, le président russe Vladimir Poutine, si critiqué pour son indifférence lors du naufrage du Koursk, est arrivé hier en fin d'après-midi à l'aéroport militaire de Severomorsk, siège de l'état-major de la Flotte du nord, en mer de Barents. Il a pris le chemin de la base de sous-marins voisine de Vidiaïevo, port d'attache du Koursk, et il pourrait, selon un programme qui reste encore flou, assister à la cérémonie funèbre qui se déroulera aujourd'hui en mer en mémoire des victimes. Environ 500 membres des familles de l'équipage, qui laisse 55 orphelins, sont arrivés sur place, réclamant, comme le veut la tradition des marins, de pouvoir jeter des couronnes de fleurs sur les lieux de la catastrophe. La journée d'aujourd'hui a été décrétée jour de deuil national dans toute la Russie.
Poutine n'a fait aucune déclaration depuis l'annonce officielle de la mort des 118 marins, se contentant d'exprimer ses condoléances et de demander qu'une assistance matérielle soit offerte aux familles. Les militaires ont, par contre, multiplié les déclarations, allant jusqu'à demander pardon aux familles de n'avoir pas pu sauver leurs enfants. Attribuant, comme l'avait fait le ministre de la Défense Viktor Serguïev, la cause du naufrage à une «collision», l'amiral de la Flotte du nord Viatcheslav Popov a déclaré qu'il consacrera «le reste de ses jours à en trouver le responsable». Après avoir successivement attribué le choc à un navire non identifié, un sous-marin britannique, ou un