L'énoncé du problème, pour un expert en travaux à grandes profondeurs, se résume à un calcul de charges relativement simple. Le sous-marin nucléaire russe, échoué à 108 mètres sous la surface de la mer de Barents avec son équipage de 118 marins, pèse 18 000 tonnes. A l'aide du principe d'Archimède et de deux barges de relevage, capables de tracter chacune l'équivalent d'une tour Eiffel, il devrait donc être possible de remonter le submersible sans difficultés majeures. «Le renflouement du Koursk pose davantage de problèmes politiques et financiers que techniques», estime d'ailleurs Henri Delauze, directeur de la Comex, groupe français spécialisé dans les interventions en abysses. Car le prix d'une telle opération se chiffre en centaines de millions de dollars. Somme considérable pour le budget de la Russie.
Techniques. Technologies et matériels employés sur ce type de chantiers sont peu ou prou les mêmes que ceux utilisés en exploration pétrolière off-shore ou lors de la pose de grands câbles de communication transatlantique. Les grues flottantes sont des navires d'aspect rustique mais équipés de systèmes de positionnement satellitaires couplés à des centrales inertielles qui leur permettent de garder une assiette au mètre près dans des tempêtes de force 10. Leurs câbles, fixés par des plongeurs à la coque, permettraient de remorquer l'épave jusqu'à Mourmansk où seraient démontées ses deux chaudières nucléaires. Une option au coût estimé d'un à trois milliards de francs. Une