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Libération

Déchirure loyaliste en Irlande du nord

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Adair, chef de milice, arrêté après les heurts entre protestants.
publié le 24 août 2000 à 3h39

Belfast mardi, début de nuit. En douceur, alors qu'il est au volant de sa voiture, Johnny Adair est arrêté par la police d'Irlande du Nord. Depuis le début de la semaine, le chef paramilitaire protestant savait. «Je ne fais rien de mal, mais il leur faut un coupable», disait-il samedi, à l'occasion d'une parade loyaliste. Libéré de prison en septembre dernier, Adair a été transféré en hélicoptère au centre de détention de Maghaberry. Le temps d'examiner le recours en appel que le loyaliste devrait déposer.

Remettre en cellule le 293e activiste libéré par anticipation aux termes de l'accord de paix d'avril 1998 n'a pas été une décision simple à prendre. En secret, une réunion d'urgence présidée par Peter Mandelson, secrétaire d'Etat britannique à l'Irlande du Nord, s'est tenue au château de Hillsborough pour envisager l'arrestation. Mais quoi, dans le dossier ? Quelles charges ? Protestant, 36 ans, responsable de milice redouté (voir portrait), Johnny Adair appartient aux Combattants pour la liberté de l'Ulster (UFF), groupe clandestin se réclamant du cessez-le-feu. Et c'est justement l'observation de cette trêve par un groupe armé qui permet à ses membres d'être relâchés.

Ni patience ni concession. Sorti de prison, Adair retrouve son fief de Shankill Road, dans l'ouest de Belfast. Premier achat d'homme libre, un gilet pare-balles. De nombreux activistes loyalistes, éreintés par des années de prison, pactisent tant bien que mal avec la situation nouvelle. Dans le camp d'en face