C'était à la mi-mai, à Freetown. Quelque 500 Casques bleus des Nations unies étaient prisonniers ou otages des rebelles sierra-léonais. Seule l'intervention in extremis d'un contingent de soldats d'élite britanniques, sans mandat autre que leur force de frappe, avait évité la chute de la capitale, QG de l'opération de l'ONU pour le maintien de la paix (Minusil). «Jamais de la vie on ne serait intervenus dans le cadre de l'ONU», avouait un officier britannique. «Ils ne savent même pas combien de Casques bleus sont morts ni, à des dizaines d'hommes près, combien sont portés disparus en brousse.»
Au plus fort de la crise, le personnel «non essentiel» de l'ONU ayant été évacué, il était amené à Freetown, le matin, par hélicoptère, d'un hôtel de luxe à Conakry, en Guinée, et ramené le soir, en une heure trente de vol. «On nous a demandé de plancher sur ce qui ne marche pas», se félicitait alors un haut cadre rencontré au QG. «Il paraît qu'à New York, ils préparent un rapport d'évaluation de toutes les opérations.» Une semaine plus tard, il déchantait: «Des propositions qu'on a soumises, notamment sur le non-sens de faire la guerre pour imposer la paix, ou d'administrer des pays comme si on était revenu à des mises sous tutelle, rien n'a été envoyé au siège. Ils n'ont transmis que les revendications pour plus de postes et de moyens»...
Plus de moyens. Sous le titre Etude des opérations de paix des Nations unies, le rapport d'évaluation a finalement été publié mercredi. Confié à dix