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Libération

«Nous sommes maudits»

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publié le 25 août 2000 à 3h41

Le Caire de notre correspondante

Le visage enfoui dans les mains, vêtues de noir, les familles des soixante-trois victimes égyptiennes du vol 072 de Gulf Air ont embarqué hier après-midi dans un avion à destination de Manama pour identifier les corps des disparus.

A l'annonce du crash de l'Airbus A-320 mercredi soir, les proches des passagers de l'avion accidenté se sont précipités à l'aéroport, priant pour qu'il y ait des survivants. Toute la nuit, les mêmes scènes se sont répétées, sous l'objectif des télévisions. Un homme s'effondre à la lecture de la liste des passagers, une femme se débat au milieu des officiels qui tentent de la calmer, après lui avoir confirmé que son fils figure au nombre des victimes. Hébétée, une vieille femme n'a plus la force de pleurer. «Ce n'est pas vrai, ils ne sont pas morts, ce n'est pas possible.» Au milieu, le personnel de l'aéroport tente de réconforter les familles et de ramener l'espoir, malgré l'annonce officielle de l'émirat de Bahreïn : aucun survivant.

Miraculé. Parmi les 143 passagers de l'avion figuraient une trentaine d'enfants de moins de dix ans, dont vingt de nationalité égyptienne. Ils partaient à Bahreïn pour la rentrée scolaire. Les autres victimes étaient pour la plupart des hommes d'affaires et des travailleurs immigrés, qui retournaient à Manama après l'été au pays. Seul Hisham al-Husseini, 27 ans, en a réchappé : il a été refoulé au moment d'entrer dans l'avion, car son permis de travail bahreïni n'était plus valide. «Nous