Bill Clinton passe le week-end au Nigeria pour soutenir «la plus importante transition démocratique menée en Afrique depuis la chute de l'apartheid» et pour envoyer le «gendarme de l'Afrique de l'Ouest» en Sierra Leone. En revanche, dans le pays le plus peuplé du continent, avec quelque 120 millions d'habitants, dont la moitié vit au-dessous du seuil de pauvreté absolue, il cherchera à ne pas trop délier sa bourse, notamment pour alléger une dette extérieure de 30 milliards de dollars. Mercredi, peut-être sans penser à son second et dernier voyage en Afrique au cours de ses deux mandats présidentiels, Clinton avait même réclamé une baisse du prix de pétrole. Or rien ne mettrait davantage en péril le nouveau pouvoir civil au Nigeria, qui tire 95 % de ses ressources en devises de la vente de son brut, en particulier aux Etats-Unis, dont il couvre 8 % des besoins énergétiques.
Dette. Comment enraciner la démocratie dans un pays géant qui, abstraction faite d'un interlude de quatre ans, a vécu pendant trente-trois ans sous la botte militaire? Quinze mois après l'élection d'Olesegun Obasanjo lui-même général à la retraite, ancien chef de junte mais, aussi, le seul dirigeant militaire à avoir cédé, en 1979, le pouvoir aux civils , le soutien qu'apporte Bill Clinton est plus symbolique que réel. Il fera acte de présence aux côtés du «général-président» démocratiquement élu, s'adressera au Parlement pour louanger le «modèle nigérian», et rencontrera les 36 gouverneurs d'Etat de la