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Libération

Nouveau défi de la prix Nobel birmane

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Aung San Suu Kyi ne respecte pas son assignation à résidence.
publié le 26 août 2000 à 3h42

Bangkok

de notre correspondant

Certains la jugent trop autoritaire, d'autres pensent qu'elle devrait se montrer plus «politicienne». Mais s'il est une qualité que tous reconnaissent à Aung San Suu Kyi, la dirigeante de l'opposition démocratique en Birmanie, c'est sa constance. Depuis le jour de l'été 1988 où elle s'est jetée presque par hasard dans la lutte politique, Aung San Suu Kyi a poursuivi envers et contre tout son combat. Jeudi matin, Aung San Suu Kyi, qui dirige la Ligue nationale pour la démocratie (LND), principal mouvement d'opposition en Birmanie, a engagé cette semaine une nouvelle épreuve de force avec les généraux birmans, au pouvoir à Rangoon depuis trente-huit ans. Comme il y a deux ans, elle a défié l'interdiction qui lui est faite de quitter la capitale pour visiter ses partisans dans les provinces.

Sa voiture a été bloquée jeudi matin par un barrage de police à une trentaine de kilomètres au sud de Rangoon, près de la ville de Dala. Depuis, Aung San Suu Kyi, accompagnée de plusieurs de ses collègues de la LND, refuse de regagner sa résidence sur les bords du lac Inya. En 1998, le face-à-face avait duré treize jours; c'est seulement lorsque sa santé s'était sérieusement dégradée du fait du manque d'alimentation que la prix Nobel de la paix 1991 avait accepté de faire demi-tour.

«Dame de Rangoon». Combien de temps durera cette fois-ci l'épreuve? Quand on connaît la calme détermination de la «Dame de Rangoon», imprégnée de la doctrine gandhienne de non-violence