Rio de notre correspondant
Le Front de lutte populaire (FLP) a appelé demain le million de personnes qui habitent les 600 favelas de Rio à manifester contre la violence policière, à l'occasion du septième anniversaire du massacre de Vigario Geral où 22 habitants avaient été abattus par les forces de l'ordre. A ce jour, seuls quatre policiers sur une vingtaine d'inculpés ont été jugés et condamnés.
Discrimination. Le FLP ne représente pas grand monde, à part son concepteur, le sociologue André Fernandes, ex-leader communautaire de Dona Marta, la favela qui occupe la colline derrière le palais municipal. Mais Fernandes a annoncé que son action sera soutenue par le mouvement des sans-toit (Sem Teto) et le Mouvement de l'université populaire (MUP). Ces deux organisations ont réussi début août une belle opération de notoriété en organisant la visite du Riosul, un centre commercial huppé, par quelques dizaines de familles en guenilles. Les images de cette «invasion» de SDF ont fait le tour des médias. Aucun incident n'a été signalé, mais certains commerçants, apeurés, ont baissé leurs grilles. Ils se sont fait critiquer par les clients et la presse, qui les accusent de «faire de la discrimination» contre les pauvres.
La cause des favelas regroupe une étrange galerie de personnages. Le 21 août à Jacarezinho, une favela de 58 000 habitants, Fernandes fait la connaissance de Rumba, leader communautaire. Ensemble, ils posent devant des photographes et dénoncent la mort d'un enfant de 6 a