Belgrade correspondance.
Slobodan Milosevic pourrait-il perdre l'élection présidentielle du 24 septembre? Instauré après un coup d'Etat d'institutionnel en juillet, ce scrutin direct taillé sur mesure pour garantir une nouvelle réélection de l'homme fort de Belgrade pourrait avoir un effet boomerang. Les sondages depuis quelques semaines le donnent perdant face à Vojislav Kostunica, candidat surprise d'une quinzaine de partis réunis sous la bannière de l'Opposition démocratique de Serbie (DOS). Après une décennie de déchirements, les adversaires de Milosevic croient avoir enfin trouvé l'homme «capable» de le battre dans les urnes. Pressés par la communauté internationale, qui a aussi hâte de voir partir celui qui la défie depuis des années, les leaders de l'opposition, à l'exception du versatile Vuk Draskovic du SPO (Parti du renouveau serbe), ont pour la première fois mis une sourdine à leurs querelles et désigné un candidat unique et qu'ils décrivent comme étant «au-dessus de tout soupçon».
Nationalisme bon teint. Les partisans de Kostunica soulignent que son nom n'est lié à aucune affaire de corruption, qu'il n'a jamais collaboré avec le régime de Slobodan Milosevic, à la différence de deux de ses anciens «coéquipiers» montés sur la scène politique en même temps que lui, Vuk Draskovic et Zoran Djindjic. Fondateur avec ce dernier du Parti démocratique (DS), Kostunica a rapidement fait dissidence et formé son propre Parti démocratique de Serbie (DSS). Son nationalisme bon tei