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Libération

Le vertigineux délabrement de la Russie

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L'incendie de la tour-relais démontre la vétusté des équipements russes, comme l'a reconnu Poutine.
publié le 29 août 2000 à 3h47

Moscou de notre correspondante

Après l'attentat du métro de la place Pouchkine à Moscou et le naufrage du sous-marin nucléaire Koursk, une nouvelle catastrophe s'est abattue en ce mois d'août sur la Russie. La tour de télévision d'Ostankino n'est plus qu'une ruine fumante, où quatre personnes ont trouvé la mort, et des millions de Russes vont être privés pour quelques semaines, voire quelques mois, de toutes les chaînes nationales. Cette fois, le président Vladimir Poutine, mis à mal par la crise du Koursk, n'a pas attendu que la presse se déchaîne pour mettre le doigt sur l'état de délabrement du pays: «Cette nouvelle catastrophe montre dans quel état se trouvent les infrastructures vitales et l'ensemble du pays.» Il a martelé: «Nous ne devons pas ignorer le fait que derrière les catastrophes se cachent des problèmes de grande ampleur et devons penser à l'économie. Seul le développement économique du pays peut nous permettre d'éviter à l'avenir de telles catastrophes.»

Manque de bottes. Comme dans la tragédie du Koursk, le fleuron de la marine nationale, qui a mis en lumière l'état de déliquescence de l'armée, l'incendie de la tour d'Ostankino a fait ressortir les faiblesses du pays jusque dans Moscou, la très privilégiée capitale, où affluent 80 % des ressources russes. Il a fallu plus de 24 heures à quelque 200 pompiers pour maîtriser le feu. Leur équipement était vétuste; leurs uniformes se déchiraient ou ils manquaient de bottes. L'une des quatre personnes découvertes mor