Certains mauvais esprits ont remarqué que les plus grands gratte-ciel, qui ont longtemps été américains, ont été érigés juste avant des krachs financiers: le Singer Building (185 m) à New York, en 1907; le 40 Wall Street (280 m), en 1929, et l'Empire State Building (381 m), toujours à New York, en 1931. La construction des tours Petronas, en 1996, à Kuala Lumpur n'a pas échappé à cette règle. L'irruption de la crise économique asiatique est en effet venue tempérer la folie des grandeurs qui avait inspiré la construction des deux immeubles jumeaux de 452 m pour 750 millions de dollars au coeur de la Babel cosmopolite malaise.
Course de hauteur. En Chine, à Shanghai, on est actuellement en train de bâtir le Shanghai World Financial Center (457 m), qui s'arrogera, en 2002, le record du monde de hauteur et détrônera les Petronas, qui avaient elles-mêmes débouté les Jin Mao Towers (420 m), érigées quelques années auparavant dans la capitale commerciale chinoise. Shanghai dispose déjà d'une tour de transmissions de 468 m. Inaugurée en 1999, elle dépasse de 47 m la Menara Tower, inaugurée trois ans plus tôt en Malaisie. Les tours de transmission, moins monumentales, sont généralement plus hautes que les gratte-ciel. Dans cette catégorie, Toronto (553 m) et Moscou (540 m) l'emportent sur Shanghai et Kuala Lumpur.
C'est le bétonneur japonais Mori qui se charge de construire ce tout dernier monument shanghaïen dédié à la finance qui dépasse de 5 petits mètres les Petronas de Kuala Lumpu