Zamboanga envoyé spécial

Avec l'enlèvement d'un citoyen américain à Zamboanga, la crise se complique encore un peu plus et pourrait changer de dimension. Jeffrey Craig Schilling, un Américain de 24 ans, a été capturé dimanche à 11 heures du matin à la sortie d'un supermarché, en pleine ville. La nouvelle a été donnée hier sur les ondes d'une radio locale, habituée aux revendications des preneurs d'otages. Pendant plusieurs minutes, l'un des multiples commandants de la nébuleuse Abu Sayyaf, Abu Sabaya, a fourni des détails sur son nouveau prisonnier comme son numéro de passeport et sa physionomie, donnant crédit à la rumeur qui courait depuis quelques heures. La grosse station portuaire de 500 000 habitants, en face des îles repaires des groupes armés, a déjà connu des coups de force d'Abu Sayyaf. En 1997, des hommes masqués s'étaient attaqués à la forteresse de Zamboanga. Mais jamais un Occidental n'y avait été enlevé en plein jour.

Motivations politiques. D'après les premières informations, Jeffrey Craig Shilling aurait cherché un contact avec les réseaux d'Abu Sayyaf à Zamboanga. Des relais des hommes en armes pullulent en ville. Ils viennent même jusque dans le hall du grand hôtel de Zamboanga pour siroter un jus de mangue et remettre des communiqués aux journalistes. Le contact établi, le scénario s'est apparemment emballé et l'Américain a été embarqué de force. D'après les services de l'immigration, Jeffrey Craig Shilling est entré aux Philippines le 8 mars pour y rejoind