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Libération

Israël: le bestiaire antipalestinien s'allonge

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Un proche de Barak les aurait traités de «crocodiles» insatiables. Polémique.
publié le 30 août 2000 à 3h49

Jérusalem

de notre correspondante

A deux semaines du 13 septembre ­ une date considérée comme butoir pour un règlement de paix définitif au Proche-Orient ­ une telle fébrilité s'est emparée des camps israéliens et palestiniens que les dérapages se multiplient de part et d'autre.

La radio israélienne a ainsi rapporté hier qu'un proche d'Ehud Barak, parlant lundi soir dans l'avion ramenant le Premier ministre israélien de Turquie, avait comparé les Palestiniens à des «crocodiles». «Dans quelques semaines, nous saurons si les Palestiniens veulent la paix et sont prêts à examiner les propositions de compromis sur Jérusalem formulées à Camp David par le président Bill Clinton ou si, comme les crocodiles, plus on leur donne à manger, plus ils ont faim», aurait déclaré ce responsable. Des propos surprenants alors que, depuis une dizaine de jours, les dirigeants israéliens se démènent en tous sens pour amener les Palestiniens à montrer, selon leurs propres termes, «plus de flexibilité» dans les négociations.

Preuve de la tension qui règne dans la classe politique du pays, le député arabe israélien Ahmed Tibi a, dès hier, accusé Ehud Barak, d'être le véritable responsable de ces propos : «J'ai vérifié et je suis sûr de ce que j'avance: c'est Barak lui-même qui a prononcé ces mots, et cela procède d'une diabolisation des Palestiniens. Le rabbin Ovadia Yossef (chef spirituel du parti ultra-orthodoxe Shas) les a qualifiés de "serpents". Raphaël Eytan (un ex-chef d'état-major) les a appelés