Genève de notre correspondant
Durant les seuls mois de juin et de juillet, 3 469 Iraniens ont atterri à Sarajevo, et seuls 312 de ces «touristes» ont utilisé leur billet de retour. A Tuzla, le vol charter amène chaque semaine de Turquie entre 20 et 40 Kurdes ayant rendez-vous à Sarajevo avec des «passeurs» qui leur font traverser l'Adriatique. Des milliers de pseudo-touristes chinois sont arrivés ces derniers mois à Belgrade. De là, ils passent illégalement en Italie, via la Bosnie et la Croatie. Des clandestins du Sri Lanka, du Bangladesh, d'Irak utilisent, eux aussi, la route des Balkans vers les pays de l'UE. «Les Balkans sont devenus le principal point de passage des clandestins pour pénétrer en Europe occidentale», confirme Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), basée à Genève.
Des représentants bosniaques, croates et slovènes, ainsi que des membres de diverses organisations internationales, se sont réunis à Sarajevo, hier et aujourd'hui, pour examiner un problème qui n'est pas près de se tasser. Depuis le début de l'année, les autorités croates ont appréhendé 10 000 illégaux contre 8 000 pour toute l'année passée et leurs lieux de détention sont déjà pleins. A Belgrade, selon le ministre monténégrin de l'Economie, Vojin Djukanovic, «il y aurait actuellement quelque 100 000 Chinois qui attendent de se rendre en Italie, via le Monténégro».
Le fait que les Balkans soient devenus le «ventre mou» de l'Europe est, pour par