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Libération
Interview

«Le narcotrafic est au coeur de la réussite colombienne»

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publié le 31 août 2000 à 3h52

Sans grande surprise, la visite de Bill Clinton en Colombie a été précédée ces deux derniers jours d'offensives des mouvements de guérilla, faisant au moins 12 victimes. Hier, à Carthagène, une bombe de deux kilos a été désamorcée à quelques mètres d'un immeuble où le président américain devait effectuer une visite. Un Président qui a donné hier le coup d'envoi du Plan Colombie, plan antinarcos rejeté par les rebelles. Clinton en a profité pour relancer une politique régionale quelque peu en friche. Le sommet sud-américain de Brasilia, qui commence demain et réunira pour la première fois l'ensemble des chefs d'Etat concernés, reviendra d'ailleurs, sur le mode critique, sur le plan promu par Clinton. Selon Olivier Dabène, spécialiste de l'Amérique latine (1), si le narcotrafic constitue une entrave au développement démocratique, le Plan Colombie apporte une réponse manquant de nuance à une situation locale et régionale complexe.

Quel est le sens du Plan Colombie?

Les Américains veulent éradiquer le narcotrafic. Mais celui-ci est aujourd'hui au coeur du fonctionnement des mouvements de guérilla, notamment des Farc (Forces armées révolutionnaires colombiennes), qui en tirent une bonne part de leurs revenus. Dans les faits, malgré les déclarations pacifistes de Bill Clinton, le Plan ne peut faire l'économie d'une attaque en règle contre la guérilla. Mais les rebelles ont les moyens de se défendre, avec des armes dernier cri. Même si le budget (1,3 milliard de dollars) que les Amér