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Libération

Les fidèles du général relèvent la tête

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Les militaires suhartistes pèsent toujours sur le pouvoir civil.
publié le 31 août 2000 à 3h52

Bangkok de notre correspondant

Depuis la chute de Suharto en mai 1998 et la débâcle au Timor-Oriental l'an dernier, les militaires indonésiens s'étaient efforcés de conserver un profil bas, accablés par une population exigeant justice pour les décennies d'oppression pendant le régime de l'ex-général président. Mais à la faveur de l'affaiblissement politique du président actuel, Abdurrahman Wahid, les officiers conservateurs reviennent en force sur la scène politique, arrachant concession sur concession au pouvoir civil, et continuant à régner sur un empire économique échappant à tout contrôle véritable. «L'armée est de nouveau contrôlée presque à 100 % par des généraux "suhartistes"», n'hésite pas à affirmer le général Saurip Kadi, un officier réformiste mis sur la touche.

A la fin de la session de l'Assemblée consultative populaire à la mi-août, les généraux ont réussi à faire voter unanimement la prolongation jusqu'en 2009 de leur présence au sein de cette institution qui détient, entre autres, le pouvoir d'élire le chef de l'Etat tous les cinq ans. «Ils ont peur», avait reconnu lui-même le ministre de la Défense Juwono Sudarsono en parlant des membres de l'Assemblée.

Impunité. Subrepticement, les militaires sont aussi parvenus à faire introduire un amendement constitutionnel d'apparence anodine, stipulant «le droit de ne pas être poursuivi sur la base d'une loi qui peut être appliquée rétroactivement». Les avocats chargés de défendre la douzaine d'officiers accusés de violat