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Libération

Première crise au sein de la coalition autrichienne

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L'extrême droite s'attaque à un membre du gouvernement et, au-delà, à l'élargissement de l'UE.
publié le 31 août 2000 à 3h52

Vienne de notre correspondant

Jörg Haider, l'homme fort du FPO (extrême droite) et le chancelier Wolfgang Schüssel (OVP, conservateurs) se sont rencontrés hier après-midi pour tenter de régler ce qui apparaît comme la première crise interne du gouvernement autrichien depuis son accès au pouvoir, le 4 février. Au centre des débats, un chargé de mission du gouvernement, dont le FP÷ ne veut plus: Erhard Busek, ancien chef du parti conservateur, vice-chancelier d'Autriche de 1991 à 1995, et grand promoteur des relations de son pays avec tout ce que l'ancien bloc de l'Est compte d'hommes politiques et d'intellectuels. A ce titre, Busek a été nommé en mars chargé de mission du gouvernement pour la question de l'élargissement de l'Union européenne. Une façon très claire, pour ce nouveau gouvernement, de rassurer sur son attachement à l'ouverture de l'Union à l'Est.

Boulets rouges. Or il y a dix jours, alors que le pays n'était pas encore sorti de sa léthargie estivale, plusieurs ténors du FP÷ ont commencé à tirer à boulets rouges sur ce personnage respecté de toute la scène européenne. La raison? Dans une interview à un magazine viennois, Erhard Busek s'était permis de commenter des propos de Jörg Haider annonçant «la mort du Sommet européen de Nice», de décembre prochain. «C'est stupide, avait déclaré Busek, c'est le monde vu depuis Klagenfurt» (la capitale de la province dont Jörg Haider est le gouverneur, ndlr). Devant un tel crime de lèse-majesté, le FP÷ avait fait bloc pour récl