Varsovie de notre correspondant
Pour célébrer le 20e anniversaire des accords de Gdansk qui donnèrent naissance à Solidarité, la fameuse entrée numéro 2 des chantiers navals Lénine a été décorée de photos du pape, d'images de la Vierge noire de Czestochowa patronne de la Pologne , de fleurs et de banderoles de Solidarité. Comme au temps des grandes grèves ouvrières qui firent céder le pouvoir communiste. C'est depuis cette entrée que Lech Walesa, alors ouvrier aux chantiers, rendait compte aux grévistes et aux journalistes du monde entier des progrès des négociations avec les autorités. C'est en traversant mardi dernier cette entrée que l'ancien héros de Solidarité a lancé les commémorations.
Pas de foule. Mais le syndicat compte aujourd'hui à peine plus d'un million de membres contre dix millions il y a vingt ans. Cette fois, Walesa, la moustache blanchie et quelques kilos en plus, a posé seul face aux photographes. La foule n'était pas au rendez-vous. Les ouvriers des chantiers et les habitants de Gdansk ont apparemment estimé que la fête n'était pas la leur, mais celle des hommes politiques qui cherchent à l'exploiter pour se faire valoir. Aujourd'hui, la politique n'intéresse plus guère. Les préoccupations se concentrent autour du travail et des conditions de vie. Après dix ans de douloureuses réformes, le pays compte trois millions de chômeurs.
«Personne ne peut revendiquer à lui seul la paternité des événements d'août 80, c'est l'oeuvre de nombreux hommes et femmes, un