Johannesburg
de notre correspondante
«Allô, Tim ? Je voudrais dire que votre invité devrait aller prendre un repos aux Etats-Unis. Et puis ma voisine, qui est noire, ne paye pas son jardinier comme il faudrait. Les Noirs ne veulent pas aider les Noirs !» Ce matin du 29 août, à 9 heures, le Tim Modise Show commence fort. Le premier appel diffusé par SAFM, la radio nationale, provient de Samantha, de Durban. Une vieille dame blanche au fort accent anglais, comme le talk-show du présentateur vedette de la radiotélévision nationale en attire tant.
«Nous avons eu la Commission vérité et réconciliation, nous voilà avec une conférence nationale sur le racisme... Le rêve d'une nation arc-en-ciel a-t-il tourné au cauchemar ?» Mardi, à la veille de l'ouverture d'une conférence de trois jours sur le racisme, organisée par la Commission sud-africaine des droits de l'homme (SAHRC), Tim Modise a posé la question à son invité du jour, James Statman, un politologue américain spécialiste de l'Afrique du Sud. Sans se laisser démonter par les remarques désagréables, ce dernier répond à chaque auditeur en démontant la mécanique de ce qu'il appelle le «déni blanc» du racisme. C'est l'une des raisons pour lesquelles Tim Modise l'a invité pour la troisième fois dans son émission. «Cet intellectuel blanc n'a pas peur de dire ce que beaucoup de Sud-Africains blancs n'ont pas l'habitude d'entendre», avoue-t-il en aparté. «Les Sud-Africains blancs aiment à se dépeindre aujourd'hui comme des victimes, exp