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Libération

Prodi immobile et muet

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publié le 1er septembre 2000 à 3h55

Parlera ? Parlera pas ? Romano Prodi, qui a totalement loupé le débat sur l'avenir de l'Europe lancé par le chef de la diplomatie allemande, Joscka Fischer, le 12 mai, réfléchit encore à la meilleure façon de reprendre la main. Il faut dire que le président de la Commission européenne s'est montré incapable de formuler la moindre proposition ou d'alimenter le débat né du discours de Fischer, se contentant de répéter qu'il était «content». Un peu court pour un homme censé incarner l'intérêt communautaire. D'autant qu'un an après sa prise de fonction, il n'a toujours pas livré son projet pour l'Union : nul ne sait précisément quelles sont ses idées.

Son entourage l'a poussé à sortir d'un silence, certes prudent, mais qui affaiblit son autorité : un homme qui se tait compte peu sur la scène bruxelloise. Après beaucoup d'hésitation, il semble que l'idée d'un discours de rentrée devant le Parlement européen ait été retenue. Certains se demandent encore s'il ne faudrait pas plutôt que Prodi distille sa pensée dans plusieurs interventions devant un auditoire plus divers (université, hommes d'affaires, etc.). Pour l'instant, la date en vogue est celle du 20 septembre, date de l'une des minisessions de deux jours organisées par le Parlement dans la capitale belge.

Sur le fond, il semble que, encore une fois, la prudence l'ait emporté : ceux qui espéraient une vision de l'Europe à la Jacques Delors risquent d'être déçus. A huit jours du référendum danois sur la monnaie unique, il n'est