Washington
de notre correspondant
Quand, sur un dossier sensible, tout menace de tomber en quenouille, mieux vaut ne pas s'acharner, surtout en période électorale. Sur la base de ce principe politique universel, Bill Clinton a annoncé vendredi, à l'université de Georgetown à Washington, qu'il laisserait à son successeur le soin de déployer le très controversé bouclier antimissiles (National Missile Defense, NMD)destiné à protéger les Etats-Unis. Héritier d'un vieux rêve de Ronald Reagan (le projet dit de «guerre des étoiles»), ce système doit permettre de détruire tout missile balistique tiré de Corée du Nord, d'Iran ou d'Irak vers les Etats-Unis (lire ci-contre).
Le président Clinton estime que les tests réalisés depuis l'automne sur les missiles intercepteurs (deux échecs et un succès douteux) ne permettent pas encore «d'avoir assez confiance dans la technologie, avec les informations que nous avons pour le moment, pour aller de l'avant». «Si la technologie est prometteuse, le système dans son ensemble n'est pas mûr», a-t-il ajouté. Le Président estime que sa décision permettra de préserver «l'entière marge de manoeuvre de son successeur» qui devra «s'assurer que le NMD renforcera effectivement la sécurité nationale». Si c'est le cas, a-t-il ajouté, il sera possible de bâtir un système «opérationnel en 2006 ou 2007», c'est-à-dire un ou deux ans après la date initialement prévue.
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