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Libération

L'union téléguidée des rivaux chiites

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Sur ordre de la Syrie, Hezbollah et Amal font liste commune dans le sud.
publié le 2 septembre 2000 à 3h56

Bent Jbail envoyée spéciale

Ici, c'est un «martyr», au même titre que ceux du Hezbollah tombés depuis 1982 dans la résistance à l'occupation israélienne, dont les portraits jalonnent les villages chiites de la zone évacuée en mai par Israël, au sud du Liban. Jusqu'ici, Kassem, 24 ans, avait échappé à l'occupant. Mais ce jour de juillet, ce moudjahidin du Hezbollah a été tué à Markaba, village chiite de la bande frontalière, par des partisans du mouvement Amal, la formation chiite rivale. Un cadre du Hezbollah a également été assassiné. Mobile du crime? Les deux hommes collaient les affiches électorales pour les législatives de ce dimanche.

Resté isolé, l'incident a néanmoins frappé les esprits. «Il y avait des raisons de craindre le pire dans une bataille électorale», estime Ahmed, un habitant de Markaba. La bataille n'aura pas lieu. Dimanche, les deux formations rivales qui se disputent le leadership de la communauté chiite sont alliées sur une même liste électorale. Oubliés les massacres des années 80 entre les deux factions rivales? «C'est de l'histoire ancienne, fait valoir Ali, sans conviction, en tirant sur son narguilé, à Bent Jbail. On veut tourner la page.» Principales forces en présence dans la zone frontalière, Amal et le Hezbollah sont aujourd'hui des «frères», jure-t-on, ça et là. Pourtant, le retrait israélien a ranimé la haine.

«Mauvais élève». Fer de lance de la résistance, le Hezbollah, formation islamiste soutenue par la Syrie et l'Iran, a déferlé en vainqueur