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Libération

La communauté internationale s'alarme pour Aung San Suu Kyi

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L'opposante birmane est placée en résidence surveillée.
publié le 4 septembre 2000 à 3h59

L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a été, samedi, ramenée de force par l'armée à son domicile de Rangoon et assignée à résidence. La prix Nobel de la paix, partie en voiture le 24 août rendre visite à des membres de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), avait été arrêtée par les militaires à Dala, à 30 km de la capitale. Refusant de rebrousser chemin afin de protester contre les entraves mises à sa liberté de mouvement, celle-ci a tenu tête aux militaires dix jours durant avec quatorze de ses partisans. Mais, alors que le sit-in de protestation commençait à susciter des réactions internationales, la junte a brusquement opté pour une répression plus brutale. Des hommes en armes ont été postés ce week-end devant la résidence de l'opposante, ainsi que devant les maisons de plusieurs de ses partisans. Tous font l'objet, selon les autorités, d'une enquête pour «activités terroristes». Un porte-parole officiel a affirmé que des militants de la LND avaient introduit des bombes à retardement en Birmanie. La junte a également fait perquisitionner les locaux du parti d'Aung San Suu Kyi, apparemment à la recherche d'informations sur de récentes réunions entre les opposants et des étrangers qui ont fait sortir illégalement une vidéo d'Aung San Suu Kyi.

L'enregistrement de vidéos clandestines est devenu le seul moyen pour l'opposante de communiquer avec les provinces birmanes et l'extérieur du pays. La dictature tente depuis des années d'isoler la prix Nobel, tout en e