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Libération
Portrait

La résurrection du magnat de l'immobilier

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Rafic Hariri est bien placé pour redevenir Premier ministre.
publié le 5 septembre 2000 à 4h02

Rafic Hariri aura survécu à tout. A une loi électorale défavorable fractionnant l'électorat sunnite de Beyrouth au profit de ses adversaires. A une violente campagne des services secrets libanais dénonçant en 1988 à travers un livre (Les Mains sales, signé par le député Najah Wakim), le «système Hariri», c'est-à-dire les abus de pouvoir et la corruption du tout-puissant ex-Premier ministre (1). A l'hostilité déclarée du président libanais Emile Lahoud et de son équipe qui n'ont eu de cesse de lui imputer la sévère crise économique et le surendettement que connaît le Liban et de poursuivre en justice ses proches, les accusant de malversations financières. A l'affaiblissement de Solidere ­ la société foncière chargée par l'Etat de la reconstruction du pays et dont il est le premier actionnaire ­ voulu par ses adversaires dans le but de saper son pouvoir. Et même à l'hostilité du pouvoir syrien qui craignait que sa trop forte personnalité éclipse celle de Bachar el-Assad, le nouveau président syrien. Toutes ces embûches placées sur sa route n'ont pas réussi à affaiblir le milliardaire sunnite libano-saoudien.

Monopole. Au contraire, lui et ses 18 colistiers, dont des chrétiens, ont remporté 18 des 19 sièges en jeu à Beyrouth, monopolisant la représentation politique de la capitale. Une première depuis l'indépendance en 1943.

Pour gagner, Rafic Hariri n'a pas fait mentir sa réputation de «bulldozer», comme le surnomme la presse libanaise: campagne à l'occidentale, mobilisation du