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Libération

Le milliardaire Hariri rafle la mise au Liban

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Sa victoire affaiblit le président Emile Lahoud.
publié le 5 septembre 2000 à 4h02

Beyrouth de notre correspondante

C'est un véritable séisme. Déjà ébranlé par la victoire de l'opposition dans la première phase des législatives la semaine dernière, le régime du président Emile Lahoud sort laminé du scrutin. Dimanche, Rafic Hariri, bête noire du Président et de l'actuel chef du gouvernement, Sélim Hoss, a raflé dix-huit sièges sur dix-neuf à Beyrouth, le dernier ayant été laissé vacant sur sa liste pour le candidat élu du Hezbollah. L'ex-Premier ministre milliardaire a terrassé tous ses adversaires sunnites, infligeant une défaite humiliante aux deux autres ténors de Beyrouth, ville en majorité sunnite. Sélim Hoss comme le député Tamam Salam, issu d'une grande famille politique, ont ainsi été battus, avec près de 11 000 voix d'écart, par d'illustres inconnus qui ne doivent leur victoire qu'à leur statut de colistiers sur la liste Hariri.

Bras de fer. Depuis l'arrivée au pouvoir du président Lahoud, en novembre 1998, rien n'avait été épargné pour réduire l'influence du tout-puissant milliardaire (lire ci-contre). Premier ministre depuis 1992, Hariri avait été poussé vers la sortie par le chef de l'Etat, grâce à une astuce constitutionnelle. Les deux hommes ne s'aiment pas. Hariri, qui jouit d'une audience internationale, tient en piètre estime Emile Lahoud, ex-commandant en chef de l'armée. Celui-ci le lui rend bien. Très vite, le bras de fer entre Lahoud et Hariri va prendre l'aspect d'une polarisation confessionnelle ­ au Liban, le Président est traditionnel