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Libération

Otages de Jolo: la rançon du secret

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Malgré les multiples démentis, les libérations auraient été monnayées.
publié le 5 septembre 2000 à 4h02

Zamboanga envoyé spécial

Le paiement de rançons dans la crise des otages de Jolo est désormais un secret de polichinelle. Mais avec la discrétion qui s'impose dans ce type d'affaires, on ne dispose guère de preuves tangibles; plutôt d'un faisceau de présomptions. Le vice-ministre philippin des Affaires étrangères, Lauro Baja, est allé le plus loin en reconnaissant lundi dernier que «d'après tous les indices disponibles, il apparaît que de l'argent a pu changer de mains».

«Un million par tête». Lauro Baja n'a pas fourni de chiffres. Mais début août, le chef de l'armée philippine, le général Angelo Reyes, avait affirmé publiquement que «245 millions de pesos» (40 millions de francs) avaient été versés pour la libération, en juillet, de six Malaysiens, cinq Philippins et de l'Allemande Renate Wallert. A l'époque, la presse philippine, citant des sources anonymes, estimait que Mme Wallert avait été relâchée contre un million de dollars. Un chiffre repris régulièrement depuis que le «commandant Robot», le chef des preneurs d'otages, avait fait savoir le 2 juin qu'il exigeait «un million par tête pour les Occidentaux».

Face à toutes les rumeurs qui ont rythmé plus de quatre mois de crise, les autorités philippines se sont partagées les rôles. Certains responsables insinuent que de l'argent circule; d'autres réaffirment avec force la position officielle. Le chef de l'Etat, Joseph Estrada, a ainsi martelé le 25 août à Zamboanga que la politique de son gouvernement était de ne pas verse