Moscou de notre correspondante
Silencieuses après l'incendie d'Ostankino, les deux chaînes officielles de télévision russes (RTR, propriété de l'Etat, et ORT, semi-publique) sont redevenues visibles dès le milieu de la semaine dernière. En revanche, leur grande rivale, la chaîne indépendante NTV, qui appartient à Vladimir Goussinski, bête noire du pouvoir, n'a obtenu l'autorisation de rediffuser ses programmes à partir de la tour d'Ostankino que lundi matin.
L'incendie qui a ravagé il y a dix jours la tour-relais abritant les émetteurs de 17 chaînes de télévision, dont toutes les chaînes nationales, a redistribué les cartes du paysage audiovisuel russe où le fonctionnement des télévisions obéit davantage à des critères politiques qu'économiques. Ironiquement, ce sont les «ennemis» du Kremlin tels que le groupe Media-Most, dont le président Vladimir Goussinski avait été emprisonné en juin pendant quatre jours, et le maire de Moscou, Iouri Loujkov, toujours prêt à se démarquer de la présidence, qui sont sortis vainqueurs de la «semaine noire» de l'histoire de la télévision russe.
Ecrans noirs. Dans les trois jours qui ont suivi l'incendie, pas une seule chaîne nationale ne pouvait être captée par les 18 millions de téléspectateurs de Moscou et sa région. Seules TNT, une obscure chaîne appartenant à Goussinski, qui, par chance, n'émettait pas depuis la tour d'Ostankino, et TV-Stolitsa, une chaîne câblée locale sous contrôle du maire de Moscou, fonctionnaient. C'est seulement le tr