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Libération
Interview

«Un accord final n'est pas possible»

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publié le 6 septembre 2000 à 4h03

Jérusalem de notre correspondante

Ala veille du Sommet du millénaire, Azmi Bichara, l'un des députés arabes israéliens les plus en vue, explique son scepticisme quant à la possibilité de parvenir à un accord de paix israélo-palestinien.

Le processus de paix bloque sur Jérusalem. Que faut-il faire ?

Le problème, c'est que tout le monde parle de Jérusalem comme si les autres dossiers étaient réglés. La question palestinienne ne peut pas se limiter à Jérusalem, et Jérusalem ne se limite pas à l'esplanade des Mosquées. C'est bien que les Palestiniens se battent pour Jérusalem, à cause du symbole. Mais ils font une erreur en se focalisant là-dessus. Ils donnent l'impression qu'ils sont prêts à accepter des compromis sur les autres sujets. Or, aucun d'eux n'a encore trouvé de solution. Ainsi, le droit au retour ne devrait pas être abandonné. Israël n'acceptera sans doute jamais que les réfugiés reviennent, mais ce n'est pas une raison pour cesser d'en parler. Il faut se battre pour que les réfugiés ne vivent plus dans la misère. On parle de les indemniser, mais ce n'est pas sérieux. Ni les Européens ni les Américains ne sont prêts à payer.

Comment voyez-vous la suite du processus ?

Un mauvais accord entraînerait une tragédie bien pire que pas d'accord du tout. Barak ne va rien lâcher de plus sur Jérusalem, la balle est dans le camp palestinien. Si la pression européenne et américaine ne suffit pas, alors il y aura une crise. Et il faudra accepter l'idée qu'un accord final n'est pas pos