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Libération

Burundi, les périls de l'accord de paix

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Le texte fragilise le président tutsi en légitimant la lutte armée de la majorité hutue.
publié le 8 septembre 2000 à 4h08

Depuis qu'il a forcé la main aux Burundais pour signer l'accord de paix d'Arusha, le 28 août, Nelson Mandela n'a qu'un seul objectif: «maintenir la pression avant que l'encre sèche». Le médiateur des négociations interburundaises est bien placé pour savoir que le paraphe apposé au bas d'un document qui, dans les dernières heures de tractations, est passé de 112 à 180 pages, n'a rien réglé sur le fond. Au contraire, en fragilisant le président ­ tutsi ­ Pierre Buyoya, en lui imposant des concessions mal vécues par son camp, et en légitimant la lutte armée de la majorité hutue contre un pouvoir «monoethnique», il a déstabilisé le pays.

Transition. Trois échéances ont été fixées pour amorcer la transition vers un nouvel ordre porteur de paix: la réunion des bailleurs de fonds, le 15 septembre à Bruxelles, la conclusion d'un cessez-le-feu, le 20 septembre à Nairobi, et la mise en place, avant la fin du mois, d'un gouvernement intérimaire sous contrôle international.

Si la guerre a un coût, la paix a un prix. Au niveau des experts, les «amis du Burundi» ­ l'appellation des bailleurs de fonds qui renouent avec un pays hors Coopération et sans accord préalable avec le FMI ­ vont l'évaluer à Bruxelles. Ils se retrouveront ensuite à Paris pour l'entériner, lors d'une réunion des donateurs plus politique.

Sur le plan bilatéral, la France a déjà fait un effort exceptionnel. Cet été, elle a débloqué 10 millions de francs des «fonds spéciaux» de Matignon, une ligne budgétaire laissée à la d