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Libération

L'ONU déserte le Timor occidental

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publié le 8 septembre 2000 à 4h08

Juste avant d'être tué à coups de machette par les miliciens, mercredi au Timor occidental, l'Américain Carlos Casaeres, un employé du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), a eu le temps d'envoyer un e-mail de son bureau: «Nous sommes assis comme des appâts, sans armes, en attendant que la lame frappe [...]. Ces types tuent sans y penser, ils peuvent tuer un être humain aussi facilement que je tue les moustiques dans ma chambre.» Le texte de cette ultime missive a été communiqué hier par l'agence onusienne, qui a confirmé que deux autres employés du HCR ont été tués ce jour-là à Atambua: un Ethiopien, Samson Aregahegn, et un Croate, Peril Simundza (dans notre édition de jeudi, nous avions signalé par erreur, sur la foi d'une dépêche de l'agence Reuters, la mort de quatre employés du HCR). Deux habitants auraient également été tués, selon Djakarta.

L'évacuation des travailleurs humanitaires du Timor occidental s'est poursuivie hier depuis Kupang, apparemment juste avant que n'arrivent des camions de miliciens se rendant à Kupang pour réitérer leur chasse aux employés internationaux. Deux vols ont transporté une centaine de membres de l'ONU et d'ONG vers Bali, et 96 autres personnes ont été évacuées par la route d'Atambua vers le Timor oriental, administré par l'ONU. «Beaucoup étaient choqués par cet événement horrible», a raconté Chris Lom, de l'Organisation internationale pour les migrations. «Certains se disaient aussi que les miliciens ont obtenu exactement ce qu'ils voulai