Après plus de sept ans de brouille, Alger et Téhéran ont annoncé la reprise de leurs relations diplomatiques vendredi à l'occasion de la seconde rencontre en trois jours de leurs présidents Abdelaziz Bouteflika et Mohammad Khatami, à New York. Tous deux ont qualifié leur brouille de «parenthèse sombre et malheureuse», tandis que le président iranien faisait un geste à l'égard de l'Algérie en admettant que la situation y était «une affaire intérieure» et en «regrettant les souffrances du peuple algérien et de l'Algérie». «Il faut regarder le passé et en tirer des leçons», ajoutait-il.
Alger avait rompu ses relations avec l'Iran en 1993, en l'accusant de soutenir les islamistes. Mais si les dirigeants iraniens n'ont jamais fait mystère de leurs sympathies à l'égard de ces derniers, s'ils ont condamné l'annulation des législatives de 1991 remportées par le FIS et souhaité l'avènement d'une «République islamique» à Alger, le soutien concret de Téhéran aux islamistes algériens n'a pas été très significatif. Il était en tout cas sans commune mesure avec l'aide que l'Arabie Saoudite a fournie au FIS jusqu'à la guerre du Golfe. Cela n'a pas empêché les rapports entre les deux pays de se tendre jusqu'à la rupture. L'élection de Bouteflika n'aura pas changé la donne, l'Iran ayant critiqué la fraude massive entachant le scrutin.
Mais l'appui de Khatami à la «concorde civile» en Algérie et la sourdine mise à la politique d'exportation de la révolution ont aidé à la normalisation. Surtout