Menu
Libération

La géographie très spéciale des manuels scolaires

Article réservé aux abonnés
Le contenu des ouvrages palestiniens reflète les désaccords historiques.
publié le 11 septembre 2000 à 4h12

Jérusalem de notre correspondante

Pour mesurer l'ampleur du fossé qui reste ouvert entre Israéliens et Palestiniens, il y avait cette semaine deux moyens: se rendre à New York ­ au Sommet du millénaire (Libération des 9 et 10 septembre) ­ pour voir Yasser Arafat et Ehud Barak se parler sans s'écouter, ou observer à Jérusalem la polémique qui a suivi la distribution dans certaines écoles palestiniennes des premiers manuels scolaires élaborés par l'Autorité palestinienne.

L'histoire remonte au jour de la rentrée des classes, quand les petits Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie reçoivent de nouveaux livres de classe. Jusqu'alors, les manuels utilisés en Cisjordanie venaient de Jordanie et ceux de Gaza étaient égyptiens. Rédigés avant les accords de Camp David (1979) et d'Oslo (1993), ils avaient clairement un ton «antijuif». Alors que les dirigeants palestiniens et israéliens cherchent désespérément à pacifier leurs relations, le symbole de ces manuels était donc énorme.

«Faux procès». Deux jours plus tard, un article du Washington Post déclenche la polémique. Il souligne que «les manuels palestiniens s'adoucissent sur Israël» mais relève «certains points de friction potentiels». Exemples: certains ouvrages présentent des cartes sur lesquelles on discerne la Cisjordanie et Gaza, mais où nulle part ne figure le nom d'Israël. Un chapitre sur la tolérance ne mentionne à aucun moment les efforts de réconciliation entre juifs et arabes. Enfin, Israël est qualifié à plusieurs reprise