Entre deux libérations d'otages à Jolo, le colonel Kadhafi trouve le temps de s'occuper de la paix dans son arrière-cour tchadienne. A trois reprises, le chef de la Jamahiriya a reçu, simultanément, le président tchadien Idriss Déby et Youssouf Togoïmi, le leader d'un mouvement rebelle dans le Tibesti, le massif montagneux sur la frontière tchado-libyenne. Ces rencontres, à Syrte, constituent une première, le chef rebelle tchadien ancien ministre de la Défense, ancien garde des Sceaux, ministre de l'Intérieur, préfet après avoir été procureur de la République... ayant obstinément refusé de reprendre langue avec le président Déby depuis qu'il a quitté N'Djamena, en octobre 1998, pour aller faire le coup de feu dans le Nord.
«Nouvelles dispositions». Il y a peu, Togoïmi annonçait qu'il entrerait victorieusement dans la capitale «avant la fin de l'année», et les communiqués de son mouvement pourfendaient un régime «qui gère le pays comme un butin de guerre». L'opposition non armée était contestée dans sa légitimité comme des «partis-tribus à vocation alimentaire». Sous pression, nombre de partis tchadiens s'étaient rapprochés des rebelles, au grand jour ou en catimini.
Samedi, après le retour de Libye du président Déby, N'Djamena s'est félicité des «nouvelles dispositions» de Togoïmi, exprimant «le souhait de voir le processus enclenché aboutir à la restauration de la quiétude et de la sécurité» au Tchad. Sans donner de précisions sur la teneur des entretiens à Syrte, le por