L'Autriche, impatiente depuis vendredi de voir cesser les sanctions de l'Union européenne, devrait être satisfaite aujourd'hui ou demain. «C'est une question d'heures ou de jours», a déclaré hier Pierre Moscovici, le ministre délégué aux Affaires européennes. Jacques Chirac, président en exercice de l'UE, a entrepris de consulter ses homologues dans les treize autres pays qui, d'un commun accord, avaient instauré des sanctions politiques bilatérales contre Vienne, début février, après l'entrée au gouvernement du parti d'extrême droite de Jörg Haider, le FP÷.
«Vigilance». Depuis la publication vendredi du rapport des trois «sages» préconisant la levée de ces sanctions (Libération des 9-10 septembre), les jeux sont faits. Reste encore à trouver une formule qui ne donne pas l'impression d'«un satisfecit décerné au parti de Haider et à cette coalition autrichienne», a insisté Moscovici, en rappelant que le rapport présente le FP÷ comme «un parti populiste aux tentations extrémistes», au discours «xénophobe, voire raciste», et entretenant «avec le passé national-socialiste des relations ambiguës». La France, en première ligne dans l'adoption des sanctions il y a sept mois, est évidemment soucieuse de ne pas avoir l'air de céder en rase campagne, alors que toute l'Autriche pavoise déjà d'avoir regagné sa respectabilité. Comme l'a expliqué Pierre Moscovici, Paris discute avec ses partenaires des moyens de maintenir une «vigilance à l'égard du FPö», parti «à l'évolution incertaine».